Avec le décès de Gilbert Meyer, Colmar a perdu une de ses grandes figures tutélaires.
Les Colmariens se sont rassemblés le 25 septembre dernier, dans la douleur et le souvenir de celui qui les aura accompagnés, en tant que Maire, depuis 25 ans.
Soucieux du bien commun, Gilbert Meyer était pleinement conscient de la gravité des charges
qui incombent au serviteur de la commune. Il a souvent été perçu comme un homme dur, intransigeant. Mais cette rigueur qu’il imposait aux autres, qu’il exigeait de ses proches, il se l’imposait à lui-même, faisant de sa fonction un véritable sacerdoce.
Il était animé par la force inébranlable d’une haute idée de l’intérêt général. La scène politique
était pour lui le lieu d’un débat d’idées fécond, respectueux de l’adversaire. Il était par-dessus tout
un républicain, qui comprenait le sens et l’essence de l’action publique parce qu’il avait la pleine mesure des enjeux nationaux et locaux contemporains.
Gilbert Meyer nous a quittés dans la soirée du 21 septembre.
Impossible d’évoquer Gilbert Meyer en quelques lignes, tellement sa personnalité était exceptionnelle, révélatrice de la relation étroite qui existe entre enracinement local et action politique.
Il était né durant la Seconde Guerre mondiale dans une famille paysanne de Dessenheim.
Il fut d’abord 15 années durant le chef de corps des sapeurs-pompiers de Fessenheim, commune où il a été commis de mairie à partir de 1967. En 1969 il s’engagea dans la campagne présidentielle de Georges Pompidou. Il décrocha en 1982 son premier mandat local, en tant que conseiller général du Haut-Rhin. Il sera ensuite conseiller régional avec Adrien Zeller.
Par la suite, il fut député de 1993 à 2007 et Maire de Colmar en 1995.
Il aura été l’un des pères fondateurs de la Communauté d’agglomération de Colmar en 2003. Il appelait les élus locaux à plus de solidarité, à la mise en commun des ressources, conditions nécessaires, à ses yeux, pour gagner en développement et en aménagement durables dans une vision prospective du territoire. Colmar Agglomération est aujourd’hui forte de 20 communes qui regardent dans la même direction.
Doté d’une capacité de travail peu commune, il avait la passion de sa ville, Colmar, chevillée au corps. Il l’a voulue forte, dynamique, attractive. De toutes les fonctions qu’il a occupées, celles qu’il a le plus aimées, ce fut celle, exigeante, de se placer en rassembleur auprès des Colmariens. Ce n’était pas un homme du passé, mais un acteur du présent et du futur, jetant toutes ses forces dans la préservation du patrimoine local et l’attractivité de la ville. L’action l’a toujours éloigné de la contemplation stérile.
Le seul intérêt qui guidait l’action de Gilbert Meyer était celui de sa commune et de ses concitoyens. En fin politique, il savait aussi s’adapter aux situations, à l’instar du Général de Gaulle qui déclara, je le cite, « qu’il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités ».
Gilbert Meyer a soutenu avec succès une thèse de doctorat en droit public. C’était pour lui un grand sujet de fierté, le palier ultime d’un parcours entamé au plus bas échelon. Il est devenu par ailleurs Avocat au Barreau de Paris en 2009. Il savait que le Droit et l’Action permettent d’ériger les solides piliers de la défense des valeurs, tant humaines que républicaines.