À Colmar, les vitraux de la Collégiale retrouvent leur éclat

Depuis avril 2024, la Collégiale Saint-Martin à Colmar bénéficie d’une restauration d’envergure, qui doit durer jusqu’en 2030. Au travers de ce chantier monumental, la Ville souhaite préserver cet ouvrage majeur de l’architecture gothique. Ses vitraux, en particulier, sont en cours de nettoyage et de restauration.

Ce sont des vitraux exceptionnels », s’enthousiasme Iris Serrière, restauratrice à la manufacture Vincent Petit (Troyes) et conductrice de travaux sur le chantier de la Collégiale. Pourtant, la professionnelle baigne dans le monde du vitrail depuis son enfance. Mais les panneaux de Colmar retiennent son attention.
Construite aux 13e et 14e siècles, la Collégiale Saint-Martin ne possède plus ses vitraux d’origine. Ils ont été détruits pendant la période révolutionnaire. Ceux restaurés à l’heure actuelle peuvent être datés du 19e et ont été réalisés par la maison Zettler de Munich.
Au cours des premiers mois, les restaurateurs et vitraillistes se sont concentrés sur le nettoyage de la baie nord, qui fait près de 7m de haut. Les vitraux présentaient des descellements, des cassures et un épais dépôt noir de poussière et de pollution.
Plusieurs protocoles de nettoyages ont été testés. « Il s’agit de redonner de la luminosité et d’éviter la rouille des parties métalliques », détaille Ekaterina Stefanova, architecte des monuments historiques.
Ces opérations ont permis de redécouvrir la beauté de cette baie consacrée à la vie de saint Martin, dont des détails remarquables de la culture de la vigne. Par ailleurs, les restaurateurs ont pu observer l’utilisation par les artisans du 19e siècle d’une peinture donnant un aspect “faux sale”, visant à imiter leurs prédécesseurs du 13e siècle. Or, à l’origine, cette peinture sombre permet de mettre en relief les personnages et autres éléments décoratifs.
« Nous avons un trésor dans les mains », sourit Iris Serrière. « On n’était pas là pour voir le geste des artisans, à l’époque. Alors on doit se poser la question de comment prendre soin de ces vitraux de la manière la plus juste », complète Lara Mertz, vitrailliste.

Le diablotin

Sur un vitrail de la baie nord est représenté un diablotin qui s’envole. « Ce vitrail raconte l’exorcisme de saint Martin. Mais il est très rare de trouver un diablotin sur des vitraux », souligne Iris Serrière.

L’oie

Sur un autre vitrail, on peut voir une magnifique oie, animal associé à saint Martin. Malgré tout, l’origine et la signification de cette oie restent mystérieuses.

Un chantier d’envergure
La Ville de Colmar a lancé en avril 2024, le chantier de restauration de la Collégiale.
Il est réalisé par l’agence Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques. En particulier, ce chantier prévoit la restauration des garde-corps ajourés et des coursives, des parements des façades de grès de Rouffach, des couvertures et des charpentes ou encore des vitraux. Les statues du chœur seront remplacées par des reproductions à l’identique, tandis que les originelles seront également restaurées.
D’ores et déjà, ce chantier permet de faire des découvertes scientifiques et d’observer l’empreinte laissée par les artisans qui ont construit et entretenu l’édifice au fil de l’histoire. Les phases successives de la construction deviennent visibles grâce aux analyses effectuées et à l’identification de pierres datant des 13e et 14e siècles et des restaurations des 19e et 20e siècles.
Les travaux se découpent en quatre tranches. La phase en cours concerne la nef nord et le bras nord du transept. L’échafaudage de la première phase sera retiré en avril 2026, ce qui donnera le coup d’envoi de la 2e phase qui se concentrera sur le chœur déambulatoire et les chapelles.

En chiffres
Un budget de 18,5 millions d’euros pour le chantier de restauration de la Collégiale (l’État et la CeA apportent leur soutien)
18 entreprises mobilisées
6 ans de travaux (de 2024 jusqu’en 2030)

Mais aussi… Un fleuron flambant neuf

Un tout nouveau fleuron, une sculpture en forme de fleur, orne depuis le 6 octobre le toit de la Collégiale Saint-Martin. L’ancien, qui trônait depuis plus de cent ans sur l’édifice religieux, a été retiré au début du chantier de restauration de la Collégiale en 2024. Bien que réhabilité au début du 20e siècle, il commençait à pencher dangereusement et présentait des traces d’érosion.
Une copie à l’identique a été fabriquée dans les ateliers de l’entreprise Scherberich MH, à partir de grès jaune de Rouffach. Les carnets de croquis de l’architecte qui a réhabilité le fleuron, retrouvés aux archives municipales, ont permis de connaître ses dispositions d’origine et les détails de sa tige. Début octobre, les équipes du chantier ont fixé cette nouvelle pièce sur son pinacle.

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