A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous avons voulu mettre en lumière des femmes entrepreneures ou chefs d’entreprise. Michelle Kunegel, Christèle Maron, Marina Patroucheva, Barbora Rezkova et le collectif Or du Commun… Elles se battent pour développer l’entreprenariat et le management au féminin. Leurs parcours montrent que les femmes ont un rôle à jouer dans la vie économique et à des postes décisionnels.
Michelle Kunegel dirige avec son frère Daniel le groupe LK Tours, situé à Colmar, qui comprend une entreprise de transport et un réseau d’agences de voyages
La femme a sa place à des postes de responsabilité
Michelle Kunegel
Votre frère et vous êtes la troisième génération à la tête du groupe LK Tours, une entreprise créée par votre grand-père en 1934. Est-ce que c’était l’objectif depuis longtemps, pour vous, de reprendre l’entreprise ?
Nous n’avons jamais eu de pression de la part de nos parents. Il n’y a eu aucune contrainte. Mais on a grandi avec elle. Je me souviens de ces moments où nous mangions avec les conducteurs, quand j’avais 6 ou 7 ans. Plus tard, l’envie est venue de continuer l’aventure. Les enjeux sont différents : nous avons aujourd’hui 700 salariés, mais cela reste une entreprise familiale dans l’âme.
Travailler dans le tourisme, c’était une vocation ?
Oui, c’est un métier fabuleux, qui comporte de nombreuses responsabilités, mais grâce auquel on rencontre des gens de toutes nationalités. Le tourisme, c’est concrétiser le rêve des clients.
Cela a-t-il été difficile de trouver votre place en tant que femme chef d’entreprise ? Avez-vous été confrontée à des freins particuliers ?
Je pense qu’en tant que femme, on a tendance à avoir un certain syndrome de l’imposteur : on se met nous-mêmes la pression.
Le challenge est de se tailler une place dans un management plus masculin. Mais une place, on la prend. Car le management au féminin a toute sa place : la femme reste ce qu’elle est, avec sa sensibilité.
La femme a sa place dans l’entreprise et à des postes de responsabilité. Nous créons ces positions pour nos filles et nos petites-filles. On se sent investies de cette mission-là.
Etes-vous optimiste quant à la place de la femme dans le monde de l’entreprise ?
Oui, on arrivera à une certaine équité, car je vois que cela s’améliore de génération en génération. Les stéréotypes s’effacent. Mais il ne faut rien lâcher.
Après tout, notre travail au quotidien est le même que celui d’un homme. La chef d’entreprise a les mêmes engagements.