Ancien parachutiste, fils de Résistant, Jean-Paul Lerdung a été président de l’Office municipal des sociétés patriotiques et des anciens combattants (OMSPAC) pendant 20 ans. L’histoire de son père, Bernard Lerdung, l’a profondément inspiré.
C’est la voix calme, posée, mais solennelle, que Jean-Paul Lerdung entame son allocution, à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, le 27 mai 2023, place des Martyrs-de-la-Résistance à Colmar. Son message est empreint d’authenticité, car il connaît bien cette période de l’histoire, au travers de son père, Bernard Lerdung. Engagé dans l’armée quand la Seconde Guerre mondiale éclate, ce dernier est fait prisonnier à deux reprises en 1940, avant de rejoindre sa fiancée à Jâlons-les-Vignes (Marne). Leur fils Jean-Paul naît en 1943.
« Je me suis senti investi d’une mission »
Bernard Lerdung, en parallèle, rejoint les rangs de la Résistance, mais est arrêté par les Nazis en septembre 1943. Aujourd’hui âgé de 80 ans, Jean-Paul Lerdung n’avait alors que 3 mois.
Son père est envoyé au camp de concentration de Buchenwald, en janvier 1944, puis à Dora. C’est la « descente aux enfers ». À la suite du débarquement des Alliés en Normandie et de la défaite des Allemands à Stalingrad, il est libéré et rapatrié en France en 1945.
Le retour à la vie normale est difficile, les blessures autant physiques que psychiques. En 1955, la famille Lerdung s’installe à Colmar. Quand Bernard Lerdung meurt en 1980, son fils ne laisse pas la mémoire s’éteindre avec lui. « À 17 ans, il m’avait emmené à l’inauguration du Mémorial du Struthof. Là, il s’est passé quelque chose », raconte-t-il. « Je me suis senti investi d’une mission. »
Entretenir le devoir de mémoire
À 18 ans, Jean-Paul Lerdung effectue son service militaire parmi les parachutistes d’infanterie de marine. Nommé sergent en 1964, il retourne à la vie civile la même année. En 1968, il commence sa carrière de réserviste, qui durera 30 ans.
Jean-Paul Lerdung s’investit aussi avec ferveur dans les associations patriotiques et mémorielles. Dès 1999, il intègre l’Office municipal des sociétés patriotiques et des anciens combattants (OMSPAC), et prend la présidence en 2003. Il gardera ce poste jusqu’en 2023. Il a passé le flambeau cette année à Jean-Jacques Haegelin. « J’ai trouvé mon remplaçant, c’était mon but », assure-t-il. Entre autres engagements, Jean-Paul Lerdung est aussi le président local de l’Unadif (Union nationale des associations de déportés, internés et familles de disparus).
Il voulait s’assurer que l’Histoire ne soit pas oubliée. Une mission qui ne l’a jamais quitté.
Qu’est-ce que l’OMSPAC ?
Créé en 1998, l’OMSPAC rassemble 48 sociétés patriotiques sur le territoire de Colmar. Il participe aux commémorations organisées tout au long de l’année par la Ville de Colmar et la Préfecture du Haut-Rhin. Grâce à lui, une dizaine de porte-drapeaux en moyenne se déplace à chaque cérémonie.
À l’agenda
Jeudi 13 juillet Fête nationale
17h45 : cérémonie inter-religieuse, place des Martyrs-de-la-Résistance
18h30 : prise d’armes et défilé militaire, avenue de la République