Poursuivons notre série qui fait la lumière sur les vinyles du Pôle média-culture Edmond-Gerrer de Colmar. Zoom sur The Cure, le groupe phare de la cold wave, style musical en vogue dans les années 1980. Le groupe est actuellement en tournée en Europe, après plus de 40 ans d’existence. Découvrez la sélection de Didier Zaessinger, responsable du secteur musique et cinéma.
En guise de bande-son, écoutez cette playlist où figurent des titres évoqués dans l’article !
Un triptyque cold wave d’anthologie : “Seventeen seconds” (1980) “Faith” (1981) et “Pornography” (1982)
The Cure fait partie des groupes les plus représentés dans la collection de vinyles pop/rock du Pôle-média culture, ce qui confirme sa grande popularité au cours des années 1980.
Après un premier album dans l’air du temps (“Three imaginary boys”, en 1979), le groupe va se métamorphoser et tourner le dos aux conventions d’une musique pop qui se veut accessible à un large public.
Par cette démarche à contre-courant, les albums “Seventeen seconds”, “Faith” et “Pornography”constituent un véritable triptyque cold wave dans la discographie du groupe. Autant dire que sur l’ensemble de ces trois albums l’ambiance n’est pas à la fête. Pourtant, de ce son ténébreux et atmosphérique, empreint de mélancolie, se dégage la véritable marque de fabrique de Robert Smith, le leader du groupe. Des titres comme “A forest”, “All cats are grey” ou encore “The figurehead” constituent de parfaits exemples.
“Live – Nocturne” (1983) de Siouxsie and the Banshees. Avec Robert Smith à la guitare
The Cure n’est pas le seul groupe à se délecter de ces sonorités froides et minimalistes. Susan Janet Ballion, plus connue sous le pseudonyme de “Siouxsie Sioux” va également marquer les esprits en tant que leader du groupe Siouxsie & the Banshees. Attirée par la scène punk émergente de Londres, Siouxsie et son style théâtral marquent l’auditoire par sa forte personnalité. Sur ce double album live enregistré au Royal Albert Hall de Londres, elle s’offre les services de Robert Smith en tant que guitariste. Siouxsie & the Banshees est considéré comme l’un des fondateurs du rock gothique en raison de l’atmosphère ténébreuse se dégageant de ses compositions, à l’exception peut-être de “Hong Kong Garden”, l’un de leurs plus grands succès. Cet album présente également deux reprises revisitées des Beatles, “Helter Skelter” et “Dear Prudence”.
Vers le succès grand public : “The top” (1984), “The head on the door” (1985) et “Kiss me, kiss me, kiss me” (1987)
La participation de Robert Smith à la tournée du groupe Siouxsie & the banshees est révélatrice de sérieuses dissensions au sein du groupe. Pourtant, de cette période difficile va déboucher la renaissance de The Cure. Celle-ci débute par la sortie de trois singles plus enjoués : “Let’s go to bed”, “The walk” et “The Love cats”. Ces derniers ne manqueront pas de décontenancer leurs fans habitués à davantage de spleen et de noirceur. Ce retour à une pop plus légère va se confirmer progressivement avec les sorties successives des albums “The top”, “The head on the door” et sutout “Kiss me, kiss me, kiss me”, dont le single “Just like heaven” est à l’origine de la nouvelle « Curemania ». Ce nouvel élan salutaire, marqué par des titres présents dans les charts, n’enlève en rien le talent et la force créatrice de Robert Smith.
La cold wave
Ce style, apparu à la fin des années 1970 en Angleterre, a été popularisé dans les années 1980. Il se caractérise par son atmosphère froide et minimaliste (d’où son nom de “cold wave”, qu’on peut traduire par “vague froide”). Plusieurs groupes en sont les porte-drapeaux : The Cure, Siouxsie and the Banshees, ou encore Joy Division.
Le saviez-vous ? Le 12 juin 1989, The Cure se produit au Parc des expositions de Colmar
En 1989, The Cure est en tournée pour la promotion de son 8e album “Disintegration”. Le 12 juin, au Parc des expositions, les Colmariens ont la chance de pouvoir voir de près Robert Smith entouré de Simon Gallup, Porl Thompson, Boris Williams et Roger O’Donnell. Plus de 6000 personnes font le déplacement.
C’est un véritable événement : le lendemain, les Dernières nouvelles d’Alsace publient un article relatant l’effervescence qui régnait avant le concert. Le compte-rendu publié le 14 juin encense le groupe : « The Cure a indéniablement réussi lundi soir son retour sur le devant de la scène : après un peu moins de deux ans d’absence, il a offert au public, à Colmar, un show d’une déchirante sincérité, mené et ce n’est pas incompatible, d’une main de maître. (…) Robert Smith a prouvé qu’il restait un des peintres incontestables de l’esthétique du noir. » Retrouvez la setlist et le billet du concert sur ce site :
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Prêt de vinyles : mode d’emploi
Le Pôle média-culture Edmond-Gerrer propose le prêt de vinyles : plus de 800 disques (33 tours) attendent les abonnés. Il est possible d’emprunter jusqu’à 3 disques vinyles à la fois, pour une durée de 3 semaines renouvelable une seule fois. Ils ne sont pas réservables en ligne et doivent être sélectionnés sur place.