Lilya est une jeune lutteuse colmarienne au petit gabarit (catégorie moins de 55 kg) mais nantie d’un grand courage et il en faut pour monter sur le tapis de lutte et se confronter à son adversaire.

Un parcours qui force l’admiration
Lilya porte des culottes courtes lorsqu’elle découvre la lutte ; elle a 3 ans, et sa mère entraîneuse dans ce sport l’initie à la discipline. Ce dernier mot va constituer l’essence même de sa force pour progresser. À 10 ans, Lilya fait jusqu’à 2 entraînements par jour au Freestyle lutte combat, club de Colmar, avec des séances de musculation, de cardio, de technique.
La jeune sportive va se frotter à la compétition internationale en participant plusieurs fois au plus grand tournoi européen de très haut niveau, à savoir l’Open de Tallinn en Estonie. En avril de cette année, elle vient d’ailleurs d’y remporter une médaille de bronze !
L’école de lutte est aussi une école de la vie, en effet lorsqu’on doit partir pendant un an, loin de sa famille à l’âge de 13 ans dans un autre pays pour perfectionner sa discipline sportive, ce n’est pas facile. Pourtant, Lilya est partie en Géorgie pour être coachée par un entraîneur de l’école française du Caucase ; la Géorgie étant le pays de référence en matière de sport de lutte. Le voyage ne s’arrête pas là puisqu’à 14 ans, Lilya part à Dijon pour intégrer le pôle France de lutte afin d’y concilier études et pratique sportive.
Notre jeune femme de 20 ans aujourd’hui poursuit son ascension depuis 3 ans à Paris à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) ; le centre de référence olympique et paralympique du sport français. En parallèle, Lilya prépare un Master de commerce afin d’assurer son avenir professionnel, la pratique d’un sport de haut niveau n’assurant pas un salaire.
La sueur et les larmes de la compétition : une lutte à tout prix…
La détermination paie et Lilya connaît le prix de la gloire. Au palmarès, elle est déjà 6 fois championne de France, a remporté sa première médaille au championnat d’Europe en 2022 (3e sur le podium avec le bronze) et sa première médaille au championnat du monde la même année (également 3e sur le podium avec le bronze). La jeune femme confie : « Cette médaille-là est la plus belle pour moi, elle consacre tout le travail fourni depuis de nombreuses années. »
C’est vrai, pour gagner il faut faire des sacrifices et rester concentrée sur ses objectifs en luttant quelques fois contre le découragement. Lilya témoigne : « Le niveau qu’on attend de nous est très haut, il faut toujours être au maximum dans nos entraînements. Ma force c’est de garder confiance en moi, qualité que j’ai su développer pour surmonter les épreuves. Gagner c’est de la confiance mais perdre reste très dur à accepter. Se faire une place en tant que femme dans ce sport fut aussi un vrai défi et battre ses adversaires inspire le respect ! »
Les prochains Jeux olympiques de 2028, ne rien lâcher !
Ce sport de corps à corps est très physique et l’effort à fournir sur le tapis en quelques minutes est très intense, pourtant il faut toujours s’armer de courage et comme le conclura Lilya avec ses mots à elle : « Il est indispensable de s’aimer soi parce que sur le tapis c’est nous-même contre nous-même ». Faut-il comprendre que le plus grand ennemi n’est pas forcément l’autre mais soi-même ?
Nous remercions Lilya de nous faire rêver à travers ce parcours inspirant pour d’autres jeunes femmes et la soutenons dans sa future préparation aux prochains Jeux olympiques !
