De plus en plus de séniors sont isolés ou se sentent seuls. Le Centre communal d’action sociale (CCAS) soutient l’association Amaelles qui met en place des actions pour l’isolement des personnes âgées, en particulier les visites à domicile ou les “Écrivains du lien”.
L’isolement, un fléau qui s’aggrave
Quand une personne âgée est isolée, cela signifie qu’elle a peu de relations sociales et se sent seule. L’association Petits frères des pauvres a publié des chiffres, en septembre 2025 sur l’isolement social des séniors. Le constat est alarmant : en France, 2 millions de personnes âgées sont isolées, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de relations amicales ou familiales régulières. Parmi elles, 750 000 sont également coupées de liens associatifs ou de voisinage.
Quelles sont les conséquences de l’isolement ?
« Des problématiques physiques peuvent résulter de l’isolement : baisse de l’immunité, de la mobilité, troubles alimentaires, etc. Mais aussi, des problématiques psychiques : troubles de l’anxiété, du sommeil, déprime voire dépression. Et cela peut mener à une augmentation de la mortalité, à cause de l’accumulation des pathologies et des idées noires que les personnes isolées peuvent avoir », détaille Marie Meyer, ingénieure de recherche en innovation sociale et coordinatrice des actions de lutte contre l’isolement à l’association Amaelles.
Des actions pour lutter contre l’isolement
Les visites à domicile
Le Centre communal d’action sociale (CCAS) est engagé auprès des séniors colmariens. La structure municipale soutient l’association Amaelles, un collectif associatif spécialisé dans l’aide et les soins à la personne, qui gère notamment plusieurs résidences séniors.
Amaelles met en place, grâce à ses salariés et ses bénévoles, des actions pour lutter contre l’isolement des séniors. Dans le cadre des visites à domicile, par exemple, un bénévole vient au domicile d’un sénior pour passer du temps. Lors de ces visites, ils peuvent discuter, faire un jeu, se promener. « Le bénévole est une personne tierce : ce n’est pas un membre de la famille ou un proche », détaille Aurélie Altheimer, responsable de la dynamique bénévolat à Amaelles. « C’est quelqu’un d’autre, qui vient sans jugement, qui offre du temps dans toute sa générosité. Cela procure une libération particulière, il y a moins de tabou, moins de crainte. » Les visites peuvent durer entre 1h et 2h.
« Quand ils s’engagent, on dit aux bénévoles la chose suivante : vous allez devenir un nouveau contact dans la vie de cette personne, vous allez compter », complète Aurélie Altheimer. Avant la formation d’un binôme, un référent Amaelles rencontre le bénévole, puis le sénior demandeur, pour s’assurer de leur bonne compatibilité. Une première rencontre est ensuite organisée entre les deux, pour qu’ils fassent connaissance.
Aussi par téléphone
Si des visites physiques ne sont pas souhaitées, les bénévoles peuvent aussi téléphoner régulièrement aux séniors isolés.
Les Écrivains du lien
Dans le cadre de l’action les Écrivains du lien, les bénévoles se rendent au domicile de la personne âgée pour l’aider dans ses démarches administratives : lire un courrier, renouveler une carte d’identité, etc. « L’identité administrative est une facette de l’identité sociale », rappelle Aurélie Altheimer.
Des animations
Amaelles propose aux séniors plus de 190 animations et d’ateliers tout au long de l’année : sport adapté, bien-être, arts manuels… Ces activités permettent, elles aussi, de retrouver du lien social.
Plus d’infos : amaelles.org
Des solutions existent : elles sont agréables et accessibles. Elles ont un impact positif.
Aurélie Altheimer, responsable de la dynamique bénévolat à Amaelles
Chiffres
En 2024, dans le Haut-Rhin, les bénévoles ont effectué plus de 1 600 visites à domicile.
Cela correspond à plus de 3 000 heures de visite.
À Colmar, 50 bénévoles sont engagés dans les actions de lutte contre l’isolement avec Amaelles, pour 80 bénéficiaires.
Les séniors ont beaucoup de choses à transmettre.
Renée Schaller, bénévole
Renée Schaller est bénévole à l’association Amaelles depuis 2018. Elle anime un groupe de parole et rend visite à des personnes âgées à la résidence Ange et au Centre pour personnes âgées (CPA) de Colmar. « J’ai travaillé dans le social pendant 40 ans. Quand je suis partie à la retraite, j’avais besoin de rester dans ce monde. Alors je me suis tournée vers l’aide aux personnes âgées », explique la Colmarienne de 74 ans. « Les discussions, le contact, tout cela me plaît. Cela change le regard que l’on porte sur les personnes âgées. Les séniors veulent qu’on les considère comme des personnes à part entière. Elles ont beaucoup de choses à raconter et à transmettre. Et les bénévoles ont envie d’écouter. »
« On partage des anecdotes. Les visites d’1h30 ou 2h passent très vite. » Au fil de ses visites, Renée Schaller écoute avec attention les témoignages et les histoires des séniors. « Une dame m’a par exemple raconté le jour où le premier tracteur est arrivé dans son village. C’était une fête ! »
Pourquoi devenir bénévole ?
Pour se sentir utile, créer du lien, ou encore développer de nouvelles compétences : les raisons pour s’engager comme bénévole avec l’association Amaelles sont multiples. « Le bénévolat est l’école du bien vieillir. En accompagnant un sénior, on se fait une idée de ce qui peut nous arriver plus tard. On s’y prépare, on fait le point sur nos ressources », explique encore Aurélie Altheimer.
Plus d’infos : info@apa.asso.fr
Le Centre communal d’action sociale (CCAS)
Le CCAS est une structure communale qui intervient auprès de différents publics pour lutter contre l’exclusion et l’isolement. Elle met en place des actions pour les séniors, les personnes en situation de handicap, ou encore les personnes en difficulté financière.
Adresse : 11 rue Étroite à Colmar.
Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h et de 14h à 17h30.
Numéro de téléphone : 03 89 20 68 21
Adresse mail : ccas@colmar.fr ou social@colmar.fr
