Le groupe de rock Red is fine, originaire de Colmar, a sorti un nouvel EP le 27 septembre 2024. Depuis plusieurs années, les trois musiciens répètent toutes les semaines dans les studios du Grillen, la salle de musiques actuelles colmarienne. Reportage à l’occasion d’une récente session pour s’imprégner de leur nouvelle couleur musicale.
Un silence s’installe alors que les musiciens font taire leurs instruments. Les vibrations se ressentent encore dans les murs et dans les corps. Grégory, guitariste et chanteur, Christopher batteur, Laurent, bassiste et chanteur, viennent de répéter “These were the days”. Un morceau de leur propre composition, intégré à leur nouvel EP (format de disque d’une durée plus courte que celle d’un album) intitulé “VII”. « Ce n’est pas le morceau que je pensais préférer jouer. Mais là, j’ai ressenti pas mal de choses », avoue Grégory. Le silence est de courte durée. Bientôt, le train quasi ininterrompu des blagues, railleries, et autres taquineries s’élance à nouveau. La complicité entre les trois musiciens est légendaire. Dans leur dernier opus, ils jouent avec ces silences. Ils les font sonner, comme le décrit Grégory. Et puis, entre les silences, se déploie un rock aux sonorités stoner, à la fois sombre et mélodique.
L’EP reflète l’évolution du style de Red is fine. Le trio infernal, qui s’est formé il y a 5 ans, a des automatismes bien ancrés. Tous les jeudis soir, chaque musicien entame un pèlerinage vers le Grillen pour s’installer dans un des studios de répétition. C’est un peu leur messe du dimanche. Un rendez-vous réglé comme du papier à musique : on déballe la batterie, tom après tom après grosse caisse, on branche les amplis, on met les bouchons d’oreille.
« Ça respire plus, c’est plus contrasté »
Pourtant, les musiciens ne se reposent pas sur leurs lauriers. Ils ont travaillé dur, depuis l’année passée, pour créer des morceaux inédits, mais aussi un son nouveau. Pas de virage à 180 degrés. Les bases sont toujours là : si chaque musicien apporte sa sensibilité propre, le trio s’inspire du rock alternatif des années 1990. Leur EP “This is not what it seems”, sorti en 2022, en est l’émanation.
Leur couleur fétiche reste le rouge. Mais ils sont allés explorer d’autres aspects de ce camaïeu. Avec ce deuxième EP, ils accouchent d’un style « moins massif », décrit Christofer. Les murs de guitares saturées sont tombés, pour la plupart. Au profit de certains instruments, comme la basse qui s’épanouit. Les voix ressortent également davantage. Un sentiment à la fois énervé et mélancolique, voire désabusé, enveloppe cet album.
Les sept morceaux ont été arrangés et mixés par Patrice “Pat” Fillol, dans son E-breed studio, à Boesenbiesen (Bas-Rhin). « C’est plus naturel comme son. Sur le premier, il y avait beaucoup de compressions, ce qui n’est pas le cas pour le nouveau. Ça respire plus, c’est plus contrasté », continue le batteur.
Les compositions sont l’œuvre commune des trois musiciens. Elles sont nées dans les studios du Grillen où, bien souvent, les sacro-saintes sessions du jeudi soir se transforment en bœuf. C’est Laurent qui écrit l’intégralité des textes. Plusieurs thèmes récurrents imprègnent les sept morceaux : l’amour, la mort ou bien le temps qui passe. Malgré des paroles sombres, une lumière semble toujours percer au bout du tunnel. Ce que l’auteur confirme lui-même : « Il y a une forme de dualité dans les textes. » À titre d’exemple, “These were the days” « évoque un amour passé, la nostalgie de ces moments mais aussi le renouveau ».
Le nouvel EP de Red is fine est disponible sur les plateformes de streaming musical. Le groupe propose également des CDs en tirage limité.
+ d’infos sur la page Facebook “RED IS FINE” : https://www.facebook.com/redisfine
Ne manquez pas la “release party” qui aura lieu le 29 novembre au Grillen, pour célébrer la sortie de l’album.
+ d’infos : grillen.colmar.fr