La bibliothèque des Dominicains se livre…
L’ébéniste d’art Christian Deichtmann a réalisé du mobilier style 18e siècle pour une pièce du parcours muséographique de la bibliothèque des Dominicains. Une création qui reflète le savoir-faire de cet artisan.
« C’est un chantier exceptionnel. Dans votre carrière, vous n’en avez que deux ou trois. » Christian Deichtmann est ébéniste d’art : il travaille le bois pour créer ou restaurer du mobilier. Basés à Mundolsheim, l’artisan et son équipe ont participé au chantier du bâtiment des Dominicains au travers d’une mission hors-du-commun : la fabrication d’une bibliothèque, de boiseries et de mobilier pour habiller une pièce style Louis XV (18e siècle) qui fait partie du tout nouveau parcours muséographique.
20 ans de séchage pour le bois choisi
Les premières esquisses ont été réalisées en 2020, au moment de l’appel d’offres. Des plans à échelle 1, c’est-à-dire à taille réelle, ont ensuite été dessinés. Christian Deichtmann a d’ailleurs fait don de ces plans à la Ville de Colmar.
Ensuite, l’ébéniste est passé à une étape décisive : le choix du bois. « C’est le plus important, assure-t-il. Un bois d’exception a été utilisé : il a nécessité 20 ans de séchage. Le noyer se travaille très bien, il est nervuré. »
En tout, 1000 heures de travail ont été nécessaires pour l’ensemble du projet : la bibliothèque, mais aussi les chaises, le guéridon, le pupitre, les boiseries, etc. Pièce maîtresse de cet espace harmonieux, la bibliothèque fait 3,20 m de haut. Les corniches et volutes témoignent de la précision adoptée et du savoir-faire des ébénistes. Cinq ont participé à cette fabrication, dont des apprentis. Le montage sur site a commencé en mars dernier.
« Il fallait que le meuble s’intègre dans le lieu. C’est un ensemble parfait », estime Christian Deichtmann. Dans cette pièce, l’esprit cocon du 18e siècle règne. « C’est un lieu magique, d’un autre temps. Cela ne dure pas longtemps, mais les visiteurs peuvent s’y installer quelques instants. »
« C’est une pièce qui va être appréciée, conclut-il. C’est un honneur de travailler pour un endroit si prestigieux. »