Qu’est-ce qui motive les sapeurs-pompiers, professionnels ou volontaires, au quotidien ? Réponses du chef du centre de secours principal de Colmar, le commandant Mickaël Mamprin, et de trois sapeurs-pompiers.
Quelles sont vos missions en tant que chef de centre de secours principal ?
Mickaël Mamprin : « Mon rôle principal est d’assurer la réponse opérationnelle du centre. Autrement dit, je dois faire en sorte que les camions puissent bien sortir en intervention, que le matériel fonctionne, et que les sapeurs-pompiers soient correctement formés. Un planning est mis en place durant les gardes : tous les jours, nous contrôlons notre matériel, aussi bien les véhicules que les éléments qui se trouvent à l’intérieur. Ensuite, les sapeurs-pompiers suivent des formations, un créneau est dédié à l’entraînement sportif, puis un autre aux divers travaux dans les services : inventaire des véhicules, entretien de la caserne, etc.
Le chef de centre est aussi celui qui porte un certain état d’esprit auprès de ses pompiers. À 8h du matin, quand je le peux, je m’astreins à être présent quand ils se rassemblent pour la prise de garde. C’est l’occasion pour moi de les féliciter, de faire des rappels, ou encore de communiquer certaines consignes et de prendre du temps avec eux pour régler d’éventuelles problématiques.
Par ailleurs, je commande certaines opérations de secours dès lors qu’elles sont dimensionnantes, particulières ou spécialisées, comme les interventions pour feux de forêts.»
Quel est votre parcours ?
M. M. : « Je suis originaire du département de la Meuse. Mon père était sapeur-pompier volontaire. Je me suis engagé au sein des jeunes sapeurs-pompiers dès l’âge de 12 ans, et à partir de 16 ans, je suis devenu sapeur-pompier volontaire. À l’âge de 20 ans, j’ai passé le concours de sapeur-pompier professionnel, puis j’ai gravi les échelons. J’ai intégré le Service d’incendie et de secours du Bas-Rhin en 2001 et celui du Haut-Rhin en 2013. Enfin, le 1er mars 2022, j’ai pris la tête du Centre de secours principal de Colmar. »
Qu’est-ce que vous aimez dans ce métier ?
M. M. : « Me concernant, sapeur-pompier est une réelle vocation. Expliquer ce que j’aime dans ce métier est donc assez difficile, car cela paraît naturel, inné. Je ne me voyais pas faire autre chose. Mon but est de servir l’intérêt général, faire en sorte que les gens soient secourus quand ils sont en détresse. Même si en tant que chef de centre, je suis moins sur le terrain, mon rôle est tout aussi important afin de maintenir la réponse apportée par les secours.
Paroles de pompiers
Caporale Tiphanie, 24 ans
« Exercer ce métier était mon objectif depuis toujours : à l’école, cette perspective m’a motivée à être plus studieuse. Quand j’avais 12 ans, je suis devenue jeune sapeur-pompier à Pfastatt. Puis à 16 ans, j’ai signé mon premier contrat de sapeur-pompier volontaire, avant d’effectuer un Bac Pro « Métiers de la sécurité » à Pulversheim. J’ai passé mon concours en 2022 et depuis 2023, je travaille comme sapeur-pompier professionnelle au centre de secours principal de Colmar. C’est un métier où il n’y a pas de routine. Et il me donne l’opportunité de venir en aide aux gens et de me surpasser.
Je savais que je rentrais dans un métier majoritairement exercé par des hommes, mais cela ne m’a jamais découragée. Il faut faire ses preuves comme n’importe qui et montrer qu’on en veut. »
Caporal-chef Gillian, 34 ans
« Devenir pompier, c’était une vocation, même si personne d’autre dans ma famille n’exerce ce métier. Mon rêve était de devenir pompier de Paris, et c’est ce qui est arrivé ! J’ai travaillé pendant plusieurs années au sein de la garnison des Hauts-de-Seine. Je suis originaire de Colmar et à l’époque, je faisais les allers-retours en TGV. Je suis arrivé au centre de secours de Colmar en 2019. Aujourd’hui encore, je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre. Aider la population, c’est très gratifiant. »
Sapeur-pompier volontaire Alexandre, 19 ans, étudiant
« À 16 ans, je me suis remis en question, j’avais besoin de trouver un sens à ce que je faisais. Je me suis d’abord engagé au centre de première intervention de Jebsheim. Aider les gens, se sentir utile… cela m’a beaucoup plu. Ensuite, j’ai effectué un service civique au sein du SIS du Haut-Rhin. Cela fait un peu plus d’un an que je suis sapeur-pompier volontaire au centre de secours de Colmar, grâce à une convention avec l’IUT de Colmar qui permet aux étudiants de réaliser les astreintes. »
Le centre de secours de Colmar, c’est…
- 75 sapeurs-pompiers professionnels
- Un état-major de 6 officiers
- 1 assistante administrative
- 80 sapeurs-pompiers volontaires
- 21 pompiers de garde en journée et 17 la nuit
- Leur rythme de travail : 24h de garde suivies de 48h de repos
Comment devenir sapeur-pompier volontaire ?
Pour devenir sapeur-pompier volontaire à Colmar, vous devez être majeur, en bonne condition physique et disponible. Il s’agit d’un engagement citoyen volontaire. Le sapeur-pompier est formé et intervient en plus de son activité professionnelle. 800 heures d’astreinte minimum sont demandées et des gardes en caserne peuvent être assurées. Grâce à un engagement différencié, vous pouvez choisir d’exercer une seule mission, le secours aux personnes.
Plus d’infos : cis.colmar@sdis68.fr ou 03 89 30 19 03
« S’engager en tant que sapeur-pompier volontaire, c’est rentrer dans une corporation dotée d’un véritable esprit de cohésion. Vous aurez l’opportunité d’apprendre les gestes qui sauvent, qui sont des connaissances utiles aussi bien dans la sphère personnelle que professionnelle, mais aussi de réaliser des formations valorisantes auprès des employeurs », souligne le commandant Mickaël Mamprin.
Plus d’infos : sdis68.fr