Avec la fin de la Première Guerre mondiale, Colmar et l’Alsace traversent une période charnière.
Quand la guerre éclate, en août 1914, c’est sous l’uniforme de l’Empire allemand que les Colmariens sont mobilisés. Proche de la frontière des Vosges, place de garnison et nœud de circulation entre plusieurs fronts, Colmar vit au rythme des passages de troupes, des convois de matériel et des survols d’avions.
Même si elle n’est pas au cœur des opérations militaires, la ville souffre de la guerre, notamment pendant les deux dernières années du conflit (1916-1918). L’armée étant prioritaire, le ravitaillement en denrées et produits de première nécessité se fait au détriment des Colmariens. La Municipalité en vient à installer une porcherie et une laiterie communale, ainsi que deux cuisines populaires qui servent près de 100 000 repas en moins d’un an.
En réalité, en ce début 1918, les privations et les pénuries touchent tout l’Empire allemand et le mécontentement est général. La situation s’embrase en novembre 1918. Au début du mois, un mouvement révolutionnaire gagne tout le pays et pousse l’empereur Guillaume II à l’abdication. Le 11 novembre, en forêt de Compiègne, l’armistice est finalement signé entre les Alliés et le gouvernement allemand.
Le 18 novembre, le général Messimy entre à Colmar
Entre-temps, la vague révolutionnaire avait atteint l’Alsace. A Colmar, dès le 10 novembre, se forme un conseil de soldats. Le lendemain, un conseil d’ouvriers se constitue, sous la houlette du jeune Edouard Richard (1886-1970), futur maire de Colmar. Les deux conseils s’entendent pour créer une garde civique, forte de 350 hommes et soutenue par une compagnie de mitrailleuses. L’ordre doit en effet être maintenu face au départ de la municipalité allemande et aux pillages de logements et d’entrepôts.
Le 18 novembre, les troupes françaises du général Messimy entrent triomphalement à Colmar, suivies quatre jours plus tard, par les hommes du général de Castelnau. Le 10 décembre, Raymond Poincaré et Georges Clemenceau, respectivement Président de la République et Président du Conseil, sont reçus en visite officielle. Des rues et avenues sont par la suite baptisées en l’honneur de ces hommes. Le 5 octobre 1922, Colmar est décorée de la Croix de Guerre avec Palmes.
Le traité de Versailles de juin 1919 réintègre l’Alsace-Lorraine à la République Française. Administrativement, depuis le 26 novembre 1918, la Ville de Colmar est gérée par deux commissions municipales successives. Le 10 décembre 1919 à 9h du matin, le premier Conseil municipal français depuis près de 50 ans est installé.
Début novembre 1918 | révolte des marins de Kiel, début de la vague révolutionnaire en Allemagne
11 novembre 1918 | signature de l’Armistice en forêt de Compiègne
18 novembre | entrée à Colmar des troupes françaises du général Messimy
10 décembre 1918 | visite de Raymond Poincaré et de Georges Clemenceau
10 décembre 1919 | installation du conseil municipal, élection de Joseph Antoine Conrath comme maire