Comédien de théâtre et de cinéma, Fayssal Benbahmed n’a pas trouvé sa voie tout de suite après ses études. Mais aujourd’hui, sa carrière le comble de bonheur. Il sera maître de cérémonie au festival du film de Colmar, qui se déroule du 8 au 15 mars 2025.
« C’était un hasard », dit-il, en parlant de son choix de carrière. Un hasard… Enfin, presque. Fayssal Benbahmed relativise. Il évoque l’influence, sans doute inconsciente, de certains acteurs et artistes qu’il a toujours admirés : Louis de Funès, Alexandre Astier, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.
Adolescent, il commence par faire de l’improvisation dans la compagnie Totem Théâtre, « pour suivre un ami », un certain Flavien Reppert. À l’université, il étudie les sciences humaines mais continue, toujours, à pratiquer le théâtre. Puis il arrive à la croisée des chemins.
Jouer : « une chance immense »
« À 25 ans, j’ai fini mes études et il fallait trouver un métier. Je suis allé voir un conseiller d’orientation, qui m’a dit que j’avais les qualités pour devenir éducateur spécialisé. J’ai travaillé dans ce domaine pendant 1 an, mais j’ai arrêté. En fait, je ne me sentais pas très légitime », raconte le comédien de 43 ans, originaire de Kaysersberg. « Je me suis alors retrouvé au chômage. Je me suis demandé :
“Qu’est-ce que je sais faire de mieux ?” » La réponse s’impose : le théâtre. « J’avais déjà 500 spectacles d’improvisation derrière moi. Il y avait un truc à faire. C’est le métier qui m’a appelé. »
Il se forme au Conservatoire de Strasbourg, puis part à Paris. Là-bas, il suit la femme dont il est tombé amoureux, mais aussi sa passion. Il enchaîne les rôles de figurant, avant de trouver un agent : Ivan de Labbey, qui lui permet de dénicher des castings et « d’entrer dans le cercle des comédiens. » Depuis, Fayssal Benbahmed tourne dans des courts-métrages, des longs-métrages, joue au théâtre, notamment dans La Revue Scoute.
« Je souhaite à mes 3 enfants de trouver ce que j’ai trouvé : le plaisir d’exercer son métier. Je ne dis pas que je vais “au travail”, je dis que je vais “jouer”, et c’est une chance immense. »
« La caméra, je la considère comme mon amie »
Quelle sont les différences entre le théâtre et le cinéma, pour un comédien ?
Fayssal Benbahmed : « Au cinéma, la caméra est tellement proche qu’elle capte tout. Il faut s’inventer une vie, et davantage “être” que “jouer”. Au théâtre, l’état d’esprit est différent : nous avons plus de place et nous devons déployer une plus grande force vocale. »
Comment abordez-vous un personnage au cinéma ?
F. B. : « Il faut se poser énormément de questions sur l’histoire et le vécu du personnage, et les réponses nourriront le jeu. La performance dépend aussi du réalisateur. En fait, le jeu d’acteur repose sur toute une équipe.
Sur un tournage, entrer dans la peau d’un personnage passe par la concentration, la respiration, le fait de faire le vide. Il s’agit d’oublier sa propre vie et se plonger dans celle d’un autre. Et arriver à oublier la caméra. Ce n’est pas évident de jouer la comédie tout en ayant ce gros objectif à 3m du visage. Mais la caméra, maintenant, je la considère comme mon amie. »
Avez-vous une préférence entre le cinéma et le théâtre ?
F. B. : « Non, pour moi, c’est comme papa et maman. Mais à ce stade de ma carrière, j’aimerais faire plus de place au cinéma. »
Parmi vos derniers tournages, quels sont ceux que vous avez le plus appréciés ?
F.B. : « J’ai joué un très beau rôle dans le film La Première marche, d’Olivier Wright. Dans ce film qui raconte l’histoire d’une judokate trans, j’incarne le coach. C’est la première fois que j’ai un rôle de cette importance. J’étais présent sur les 10 jours de tournage. Ce genre d’expérience permet vraiment d’avoir la sensation de faire partie d’une équipe qui travaille à fabriquer une histoire.
Par ailleurs, en 2024, au Festival du film de Colmar, j’ai rencontré le duo de vidéastes colmariens de la société de production Oniri. Ensemble, nous avons participé au Marathon vidéo 48h de Strasbourg. Nous avons remporté le Grand prix du public et le Prix du jury avec le court-métrage Jambon et coquillettes. Une jolie rencontre de travail. »
Vous voulez en savoir davantage sur les métiers du cinéma ? Au Festival du film de Colmar, du 8 au 15 mars 2025, des professionnels seront invités aux avant-premières et des masterclass organisées.
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