L’Alsace commémore ce mois le 70e anniversaire de la disparition du Colmarien Jean-Jacques Waltz, plus connu sous son pseudonyme de « Hansi ». Dessinateur, aquarelliste, militant et conservateur du musée Unterlinden, sa « patte », reconnaissable entre toutes, continue de marquer l’imagerie alsacienne.
En matière d’art, Jean-Jacques attaque… tôt !
Né en 1873, à Colmar, sous le Deuxième Reich allemand, il grandit au sein d’une famille francophile passionnée d’art et d’histoire. Son père André, boucher de formation, devient bibliothécaire de la Ville en 1881, puis conservateur du musée Unterlinden en 1891. Le jeune Jean-Jacques développe très tôt ses talents artistiques, notamment en caricaturant ses professeurs allemands du lycée impérial (actuel lycée Bartholdi) !
Sur sa lancée et crayon en main, il suit – entre 1894 et 1896 – une formation en dessin industriel et en arts décoratifs à Lyon. De retour en Alsace, il travaille comme dessinateur dans le textile… commençant parallèlement à réaliser des aquarelles et des caricatures qu’il signe « Hansi ». Pourquoi Hansi ? Le mystère est levé si l’on traduit son prénom en allemand : « Hans Jakob », Hansi en étant une contraction… Toujours est-il que le succès rencontré lui permet de quitter son emploi et de s’établir comme artiste !
Français et alsacien jusqu’au bout des pinceaux
Le retour de l’Alsace-Lorraine à la France lui inspire deux ouvrages : Le Paradis tricolore (1918) et L’Alsace heureuse (1919). La paix lui permet également de reprendre son travail traditionnel d’illustration de sa région, apaisée et souriante comme dans Colmar en France (1923). Cette même année, il succède à son défunt père comme conservateur du musée Unterlinden.
Dès l’entrée dans la Seconde guerre mondiale, il se replie à Agen. En 1942, il se réfugie en Suisse… d’où il apprend avec bonheur la défaite nazie !
Il regagne sa ville natale en 1946, y passant paisiblement les dernières années de sa vie. Hansi achève alors son Art héraldique en Alsace (1938-1949), magnifiquement aquarellé, et se remémore son enfance dans ses Souvenirs d’un annexé récalcitrant (1950).
Cette figure familière des rues colmariennes s’éteint le 10 juin 1951, à l’âge de 78 ans. La Ville organise des funérailles à la hauteur de celui qui, de l’art, a été l’un des plus beaux ambassadeurs.
Engagé, l’artiste !
Il s’attache alors à représenter une Alsace colorée et pittoresque, désireuse de retrouver la France, comme en témoignent notamment ses publications L’Histoire d’Alsace racontée aux petits enfants de France par l’oncle Hansi (1912) et Mon Village (1913). Ces prises de positions lui valent une condamnation à la prison, à laquelle il échappe en s’enfuyant en France. Durant la Première guerre mondiale, il sert l’armée française en tant que traducteur.
1873 | Naissance à Colmar
1913 | Publication de Mon Village
1923-1951 | Conservateur du musée Unterlinden
1939-1946 | Exil en Aquitaine puis en Suisse
1951 | Décès à Colmar