Les 3000 costumes qui étaient stockés au Théâtre municipal de Colmar ont rejoint les magasins de l’Opéra national du Rhin, à Strasbourg. Au sein de cet établissement, ces costumes pourront être mieux conservés et valorisés.
Les 3000 costumes du Théâtre municipal de Colmar jouent un nouvel acte de leur longue histoire. Depuis septembre 2023, ils ont déménagé à l’Opéra national du Rhin, à Strasbourg, qui possède déjà 90 000 costumes dans ses magasins gérés par Thibaut Welchlin, le chef costumier. Les objectifs de ce déménagement : la préservation et la valorisation de ces pièces.
Ces costumes font partie de l’histoire du Théâtre colmarien, édifié en 1849, leur conférant ainsi une valeur patrimoniale. De nombreuses pièces datent en effet de l’époque allemande (fin du 19e et début du 20e siècles). On y retrouve des costumes de personnages bien connus, comme la Traviata, Falstaff, ou Brunehilde. Ces pièces sont les témoins d’une époque où le Théâtre municipal fabriquait les costumes sur place, pour les acteurs et les actrices. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis plusieurs décennies, c’est une structure d’accueil : les compagnies arrivent et repartent avec leur propre matériel, décor et costumes.
« Devoir de transmission »
Pour ne pas perdre ce patrimoine, la Ville de Colmar a décidé de confier ces costumes à l’Opéra national du Rhin, qui dispose de lieux de stockage appropriés et des ressources nécessaires pour les préserver, les choyer et les valoriser.
« L’équipe du Théâtre municipal de Colmar a un vrai attachement à ces costumes », souligne François Ades, directeur du Théâtre municipal. « Nous passons beaucoup de temps dans cet édifice historique, en soirée et pendant les week-ends. Les souvenirs, l’histoire et la mémoire du lieu ont beaucoup d’importance. Nous nous sentons investis d’un devoir de transmission : ces costumes nous ont été légués par les générations passées. Maintenant, que pouvons-nous faire pour les transmettre au mieux aux générations futures ? »
Le chef costumier, Thibaut Welchlin, gardera un œil attentif sur les pièces colmariennes. Entre lui et ces costumes, il y a à la fois un « rapport professionnel » et un « lien affectif ». Né à Colmar, il a été initié à l’art dramatique à l’âge de 3 ans par son père Gérard, lui-même acteur depuis l’âge de ses 10 ans. C’est sur les planches du Théâtre municipal de Colmar qu’il a participé à ses premières pièces. « Plus jeune, j’ai connu ces costumes, tout comme les habilleuses qui m’ont ouvert les portes des espaces de stockage qui, pour moi, étaient merveilleux. Comme un grenier magique. »
« À l’occasion d’anniversaires ou d’événements liés au patrimoine, l’Opéra pourra mettre à disposition du Théâtre de Colmar certaines pièces précieuses ou emblématiques », ajoute François Ades. Ce don illustre à nouveau la pertinence de la gestion de l’Opéra national du Rhin, assurée conjointement par Strasbourg, Mulhouse et Colmar.
Les costumes, avant leur départ du Théâtre municipal de Colmar
Les costumes dans leur nouvel écrin, à Strasbourg
