L’histoire de Colmar

mise à nu

La place de la Cathédrale est un lieu emblématique de Colmar. Habitants et visiteurs la foulent tous les jours sans se douter que sous le bitume, des siècles d’histoire sont enterrés. Depuis début mai, les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) réalisent des fouilles, en préambule des travaux de réaménagement de la place.


« Les fouilles archéologiques représentent toujours un moment où les habitants s’interrogent sur leur passé », introduit Eric Boës, directeur adjoint scientifique et technique à l’Inrap Grand Est . Noyau fondateur de la ville, la Cathédrale et sa place occupent un rôle historique central. Les fouilles archéologiques actuelles s’intéressent au cimetière entourant la Cathédrale. Ce chantier devrait éclairer ses origines et son évolution.

L’actuelle Cathédrale Saint-Martin a été construite à partir de 1260. Mais plusieurs édifices l’ont précédée. Le premier a été bâti au cours du 11e siècle. C’est donc dès cette période, soit autour de l’an mille, que s’est certainement mise en place une aire funéraire extérieure à l’église. Ce n’est qu’à partir du 13e siècle que les sources historiques permettent de bien cerner l’organisation, les déplacements et transformations de ce cimetière. L’évolution démographique a entraîné son extension, générant divers problèmes de cohabitation avec les habitants. Il ferme en 1770.

« A la fin du 18e siècle, le premier nom de la place, côté Nord, est “place neuve”, et on voit que c’est un lieu à la vie mouvementée et complexe », continue Eric Boës.

Qu’est-ce que l’anthropologie ?

Appliquée à l’archéologie, l’anthropologie s’intéresse aux ossements et au contexte dans lequel ils sont découverts. Sur le terrain puis en laboratoire, l’anthropologue examine les vestiges du défunt pour identifier ses caractères biologiques, les circonstances de sa mort et les maladies dont il a pu souffrir. Les caractéristiques de la sépulture sont également étudiées.

Sur le chantier de la place de la Cathédrale, cette science est très utile, car de nombreuses sépultures sont découvertes. C’est pourquoi une archéo-anthropologue, Fanny Chenal, fait partie de l’équipe, parmi d’autres spécialistes.

Qu’est-ce que l’Inrap ?

L’Inrap assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire, au travers de diagnostics, de fouilles archéologiques et d’analyse de données. L’Inrap réalise chaque année plus de 2000 opérations archéologiques. Ses missions s’étendent à la diffusion de la connaissance archéologique.

En chiffres

  • 15 personnes travaillent sur ce chantier
  • 4 340 m2 de fouilles, sur 70 cm de profondeur
  • Des centaines de sépultures seront prélevées et étudiées

Les étapes de la fouille

  1 – Le décapage

« Avec des moyens mécaniques, on extrait les niveaux superficiels », explique Boris Dottori, responsable d’opérations à l’Inrap. Dès l’apparition des vestiges, l’opération est arrêtée. Ensuite, les archéologues numérotent tous les vestiges repérés. Si les archéologues s’attendent à trouver de nombreuses sépultures, ils peuvent tomber sur d’autres types de vestiges : mobilier, bâti, etc.

 2 – Le dégagement et l’enregistrement des données

Une fouille plus fine commence alors. Les archéologues utilisent différents outils : truelle, pinceau, balayettes… Avant de les prélever, les archéologues prennent soin d’enregistrer un maximum de données au sujet des vestiges. Ils prennent notamment des photos. Des opérations réalisées dans le plus grand respect des individus inhumés.

  3 – Les études en laboratoire

Les archéologues prélèvent les ossements avec le plus grand soin. Les vestiges sont ensuite nettoyés, reconditionnés et envoyés en laboratoire, à Strasbourg. Ils seront étudiés pendant deux ans par des spécialistes. L’étude des ossements pourront révéler plusieurs éléments à propos du défunt (sexe, âge, pathologie éventuelle, etc.). A grande échelle, ces informations permettront d’en savoir plus sur ces populations, notamment leur composition, leur état de santé, leur alimentation, mais aussi sur les modes d’inhumation.


Eric Boës
Directeur adjoint scientifique
et technique à l’Inrap Grand Est

 Le travail des archéologues consiste à retrouver tous les éléments liés à l’histoire de cette place, avant qu’une nouvelle histoire s’écrive pour elle.



Une découverte étonnante…

Près de l’ancien corps de garde, les archéologues ont découvert une sépulture dans laquelle, près des ossements, se trouvait… une coquille Saint-Jacques percée, emblème du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les études en laboratoire permettront de savoir s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme.


Calendrier

Jusqu’au 15 juillet : les fouilles s’effectueront dans la partie Sud (côté ancien corps de garde)

Du 18 juillet au 2 septembre : le chantier se déplace à l’Ouest

Du 5 septembre au 25 novembre : les fouilles se situeront au Nord

Des travaux sur les réseaux souterrains (assainissement, eau potable, électricité, etc.) sont également en cours. Les accès aux commerces seront toujours maintenus.


Notez-le

Journée Européennes de l’archéologie

Les 17, 18 et 19 juin, découvrez les coulisses des fouilles archéologiques menées sur la place de la Cathédrale !

Au programme : 

Visites guidées du chantier assurées par l’équipe de l’Inrap. Des visites spécifiques pour les scolaires seront aussi organisées.

Pendant les trois jours : ateliers, conférence, visites au Musée Unterlinden et au Musée d’histoire naturelle et d’ethnographie. 

Visites libres tout public les samedis et dimanches. Posez toutes vos questions aux archéologues de l’Inrap !


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