Artiste de renommée internationale, Auguste Bartholdi reste toujours très lié à sa ville natale de Colmar. Ainsi souhaite-t-il faire transformer sa maison familiale du 30 rue des marchands en lieu de repos pour les déshérités de sa cité. Mais le sculpteur décède en 1904 à Paris, sans que ce projet n’ait pu aboutir. Sa maison a semble-t-il un autre destin…
DMaison contre musée
C’est dans cet esprit d’attachement à Colmar qu’en 1907, Jeanne-Émilie Bartholdi, sa veuve, fait don à la Municipalité de la maison et de son contenu… mais aussi des objets mobiliers de son appartement parisien et de toutes ses œuvres. Sa volonté ? Faire de cette demeure, qui avait vu naître et grandir son époux, un musée consacré à son parcours et à ses réalisations…
Le décès de Jeanne-Émilie en 1914 puis la Première guerre mondiale retardent le transfert des biens. Et c’est finalement le 18 novembre 1922, exactement trois ans après l’entrée des troupes françaises à Colmar, que le musée Bartholdi est inauguré. L’établissement, riche des objets et du mobilier de l’artiste, s’attache à reconstituer son cadre de vie. Au rez-de-chaussée, une salle dite « des maquettes » est consacrée à la présentation des œuvres emblématiques de sa carrière, tant française (Le Lion de Belfort) qu’américaine (La Statue de la Liberté).
Sur le déclin ?
En 1964, face à la forte baisse des fréquentations et des recettes du musée, on envisage de le désaffecter et de déplacer ses collections vers le musée Unterlinden ! Mais considérant que ce projet s’oppose en tous points aux volontés de Madame Bartholdi, la Ville s’en tient à le fermer durant un an. Une décennie plus tard, l’établissement connaît une nouvelle fermeture, de cinq années… cette fois dans le but de lui faire profiter d’importantes rénovations. L’institution qui rouvre ses portes en 1979 est alors profondément transformée : elle voit notamment son rez-de-chaussée dédié à un musée historique de la Ville de Colmar.
Quand Bartholdi réinvestit SES lieux…
En 1992, à l’occasion de nouveaux réaménagements, l’établissement se sépare de cette section pour se recentrer sur la présentation de la vie et de l’œuvre de Bartholdi : pas moins de 80 œuvres quittent les réserves pour être exposées au public. Parallèlement, une salle du rez-de-chaussée est proposée au Fonds d’art juif historique et contemporain pour la présentation de ses collections.
Un musée à succès !
Les années 2000 et 2010 marquent de nouvelles transformations de l’établissement, qui se voit par ailleurs couronné par l’appellation « Musée de France ». On y ouvre une boutique (2014), on y rénove des salles consacrées aux œuvres américaines (2015), et on troque la salle d’art juif contre celle dite de la « Petite Alsacienne » (2018)…
Gageons que le centenaire de son inauguration, qui sera célébré en 2022, sera l’occasion d’une belle mise en lumière de l’établissement et de ses collections !
1904 | décès d’Auguste Bartholdi
1907 | donation, par sa veuve, de sa maison natale à la Ville
1922 | inauguration du musée
1974-1979 | fermeture et rénovations
2018 | salle de la Petite Alsacienne