Portraits de Laure Thomas et Sébastien Spehler

Avec son basson, Laure Thomas va toujours plus haut

Les formations dispensées au Conservatoire de Colmar constituent une base solide pour les jeunes qui aspirent à se professionnaliser. C’est le cas de Laure Thomas, qui était une talentueuse élève de basson. Aujourd’hui, elle remporte de prestigieux concours.

Laure Thomas ©Jean-Baptiste Millot

« C’est un grand honneur. »

Fin juillet 2024, Laure Thomas a remporté le premier prix du concours international Gillet-Fox. L’un des concours les plus renommés au monde dans son domaine, qui s’est déroulé à Flagstaff, Arizona (États-Unis). La jeune musicienne de 20 ans est encore sur un petit nuage. Originaire de Colmar, elle a commencé à apprendre le basson à l’âge de 7 ans, dans la classe d’Alain Deleurence au Conservatoire à rayonnement départemental de Colmar. Personne dans sa famille n’est instrumentiste. Alors pourquoi le basson ? « Je me souviens, aux journées portes ouvertes, de la longue file d’attente qu’il y avait pour s’inscrire dans la classe de basson. J’ai décidé d’y aller parce qu’il y avait du monde. »

« J’aime beaucoup le son de cet instrument, la sensation technique sous les doigts », continue-t-elle. « Il est doté d’un répertoire très intéressant, avec des pièces qui vont de l’époque médiévale jusqu’aux créations actuelles. Et puis, c’est un instrument à défendre. » Car il existe deux systèmes de basson : le français et l’allemand. « Je joue du basson français, et ce dernier est assez rare aujourd’hui », déclare-t-elle.

Reconnaissante envers ses professeurs

« Vers l’âge de 11 ans, je me suis cassée le doigt. C’est quand on ne plus faire une chose qu’on aime, qu’on se rend compte qu’on à quel point on l’aime. J’ai continué à jouer, malgré tout. Et j’ai participé à un stage à l’Académie-Festival des Arcs. Là, j’ai rencontré Julien Hardy, professeur au CNSM, puis Gilbert Audin. »

C’est comme ça que, de fil en aiguille, la voie professionnelle et l’envie d’entrer au Conservatoire national supérieur de musique (CNSM) se dessinent.

Laure Thomas a seulement 14 ans quand elle est admise au CNSM de Paris. « Au début, il y avait énormément de travail, d’autant plus que les premières années, j’accumulais ma scolarité classique et les cours au CNSM. » Mais Laure Thomas persiste. Elle sait où elle veut aller. Cette année, après 5 ans d’études, elle a validé son Master. En parallèle, elle continue à suivre les cours du bassoniste Dag Jensen, à Munich. Par ailleurs, en 2020, avec un ami flûtiste, Laure Thomas a fondé le Quintette Pentagone, constitué de cinq instruments à vent (flûte, basson, cor, clarinette et hautbois).

La bassoniste est reconnaissante envers ses anciens professeurs. « Je dois énormément à Alain Deleurence », assure-t-elle. Le professeur, maintenant à la retraite, lui a transmis la passion pour cet instrument. Elle a aussi développé une grande confiance en Gilbert Audin, son professeur au CNSM. Une confiance dans son « discernement », « sa présence constante » et « son engagement ». « Chaque professeur a eu sa façon de m’apporter quelque chose. »

Son prochain objectif est le concours international pour instruments à vent Aeolus, qui se tiendra du 10 au 15 septembre 2024 à Düsseldorf (Allemagne).

3 questions à Laure Thomas

Votre endroit préféré à Colmar ?

Laure Thomas : « Assez spontanément, le Conservatoire me vient à l’esprit. Au-delà d’y avoir passé la majorité de mon temps, il est difficile de ne pas mettre en valeur le côté presque enchanteur de sa cour. Authentique par son pavage et son grand portail, elle est abritée par un grand arbre qui surplombe le lieu. Pourtant, elle reste insoupçonnable avant d’avoir traversé le couloir de pierre (où on entre via le boulevard du Champ-de-Mars, Ndlr.), lequel semble nous transporter dans un monde à part. »

Votre instrumentiste préféré·e ?

L.T . : « J’ai tendance à ne pas “préférer”, afin de continuer à aborder sans condamner au nom d’une quelconque individualité intellectuelle. Plutôt que de me limiter à un jugement figé ou à une hiérarchie personnelle, je préfère rester ouverte à l’inspiration que je peux tirer de différents musiciens, en fonction du moment où je suis capable de comprendre comme les écouter. »

Votre influence musicale du moment ?

L.T. : « Parce que je n’ai, heureusement, pas qu’une seule influence musicale, je dirais, pour n’en citer qu’une, que les Études-Tableaux de Sergueï Rachmaninov m’ont beaucoup inspirée au cours de mes derniers voyages aux paysages variés. Me permettant de peindre et dépeindre des tableaux fictifs ou réels dans lesquels je me suis plongée. »

Sébastien Spehler, toujours plus loin

Né à Colmar, Sébastien Spehler a remporté l’Ultra-trail des chevaliers, le 18 mai 2024. Une course en pleine nature de 170 km dont le départ a été donné dans la cité de Bartholdi.

Pour honorer sa performance à l’UTMB, Sébastien Spehler a été reçu en mairie le 11 juillet dernier.

170 km, c’était une première pour Sébastien Spehler. Le sportif, né à Colmar, avait l’habitude des trails de maximum 80 km. Pourtant, même s’il court des distances toujours plus élevées, il ne s’éloigne jamais de ses racines. Sébastien Spehler, âgé de 36 ans, a grandi à Ammerschwihr. C’est à 6 ans qu’il commence à faire de l’athlétisme, entraîné par Jean Ritzenthaler, figure mythique de l’athlétisme en Alsace. « J’ai eu la chance de tout de suite gagner, et quand on est gamin, c’est une énorme source de motivation », sourit-il.

« J’ai fait pas mal d’autres sports : natation, basket, vélo… Mais toujours, en parallèle, de la course à pied. »

Ancien maître-chien dans l’armée de Terre, il se lance à partir de 2007 dans le canicross, discipline où le sportif court avec un chien. Il est champion du monde en 2011, puis s’éloigne de ce sport. En 2012, il commence le trail running, de la course à pied en pleine nature. Cette année-là déjà, il remporte le Trail du Wurzel et le Circuit des grands crus. Un départ plus qu’encourageant dans cette discipline. Et même s’il a arrêté le canicross, son fidèle ami à quatre pattes est bien souvent à ses côtés lors de ses entraînements.

« Je connaissais presque les cailloux par cœur »

Pour l’Ultra-trail des chevaliers (l’une des courses du Trail Alsace Grand Est de l’UTMB), Sébastien Spehler a franchi un nouveau cap. Pour cette course, il était en terrain connu. « Je connaissais bien le terrain jusqu’au Mont Saint-Odile », explique le jeune papa. « Je ne voulais pas monter les marches du château de Kaysersberg en marchant, car je me suis dit, quand même, je me suis entraîné des centaines de fois là-bas ! », sourit-il. « C’était la même chose pour la montée vers le Haut-Koenigsbourg, je connaissais presque les cailloux par cœur. » Le coureur a pu voir ses amis et sa famille l’encourager tout au long du parcours. « Je me suis fixé des petites étapes. Je savais que mon fils et ma compagne m’attendaient au kilomètre 110, ou que tels amis m’attendaient à un autre endroit. » Il arrive en première place à Obernai, le 18 mai, après 17 heures et 24 minutes de course, avec 1 heure d’avance sur son dauphin.

« Chaque course est différente »

Mais sa réussite ne tient pas uniquement qu’à sa connaissance du terrain. Pour réussir dans cette discipline, la clé est la « gestion alimentaire », souligne le sportif. Cela fait plusieurs années qu’il étudie la question. « Les problèmes liés à l’alimentation pendant la course sont la cause d’abandon numéro 1 », rappelle-t-il. « Chaque course est différente, il faut savoir s’adapter. » « Mentalement, je gère beaucoup mieux les courses que les entraînements », ajoute-t-il. « Je suis souvent seul quand je m’entraîne, alors que pendant les courses, il y a les concurrents, le public, les ravitaillements… »

Sébastien Spehler ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Les 28 et 29 août, il a concouru à l’UTMB (Ultra Trail du Mont-Blanc) à Chamonix. Son prochain objectif ? Le Grand Trail des Templiers, fin octobre dans l’Aveyron. Résidant dans la vallée de Masevaux, près de Mulhouse, Sébastien Spehler compte prendre sa licence au club Pays de Colmar Athlétisme (PCA) à la rentrée de septembre.

Son endroit préféré à Colmar ? La vieille ville, en particulier durant la période de Noël, qu’il trouve « féérique ».

Son sportif préféré ? Le coureur à pied Eliud Kipchoge pour son sérieux et son travail, « qui sont pour moi des valeurs du long terme dans le sport », affirme Sébastien Spehler.

Son influence musicale du moment ? Les grands classiques de toutes variétés et la musique des années 1990.

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