Françoise Klinger, Albert Marchand, Alfred Schloepfer, François et Raymond Gerig, habitants de Zimmerbach.

La libération de Zimmerbach racontée par des habitants

Françoise Klinger, François et Raymond Gerig, Alfred Schoefpfer et Albert Marchand ont tous vécu la libération de Zimmerbach (près de Colmar), le 5 février 1945. Ils racontent leur expérience de l’occupation et l’arrivée des libérateurs.

Françoise Klinger, Albert Marchand, Alfred Schloepfer, François et Raymond Gerig, habitants de Zimmerbach.

« Il faisait froid, très froid », se remémore Albert Marchand, âgé de 7 ans en 1945. « On faisait de la luge. » C’est un souvenir d’enfance qui peut attendrir. Mais pendant la Seconde guerre mondiale, la vie quotidienne, même celle des plus jeunes, est marquée par l’omniprésence de la mort. Le Zimmerbachois se souvient qu’un incorporé de force, revenu en permission, avait fait le choix de ne pas y retourner et se cachait dans les fermes. Plus tard, au moment du dégel, son corps a été retrouvé dans la neige fondue. « Était-il tombé sur une mine ? » Il n’a toujours pas la réponse.

« On attrapait la jaunisse ! »

Dans la seconde moitié de l’année 1944, les habitants de Zimmerbach entendent les avions des libérateurs dans le ciel. « Jour et nuit, des avions passaient au-dessus du village. Des bombardiers qui allaient vers l’est », raconte François Gerig, 5 ans à la libération. « C’était un truc infini, un ronronnement incessant. » « Comme un seul tapis qui passait jour et nuit », appuie son frère Raymond, âgé de 5 ans de plus. « On attrapait la jaunisse ! »
Quelques jours avant la libération, des obus tombent sur le village et aux alentours. « Alors les habitants se cachent dans leurs caves, pour se protéger. « Une vingtaine de personnes étaient cachées dans la cave. Des soldats allemands aussi sont rentrés. Ils avaient aussi peur que nous. »
Le 5 février, les Américains entrent à Zimmerbach. Comme dans les autres villages, ils distribuent des chewing-gums aux habitants, une véritable nouveauté.
Ce jour-là, le village est définitivement libéré. « J’étais en train de laver le linge quand j’ai entendu les cloches sonner », raconte Françoise Klinger, qui avait 14 ans. « C’était la fête ! », conclut Alfred. Ce jour-là, le drapeau tricolore est hissé accroché au clocher de l’église.

Alwin

Si la guerre est teintée de brutalité, de violence, quelques moments d’humanité émergent. À Zimmerbach, des Allemands sont en garnison. C’est le cas d’un certain Alwin. À l’époque, il n’est âgé que de 18 ou 19 ans, estime Françoise Klinger, qui en a 14 en 1945. Il vit dans une maison située en face de celle de sa maman, Émilie Ottmann. « Il pleurait souvent », raconte-Françoise. Le jeune homme, visiblement, supporte mal la guerre. Alors il se rend régulièrement chez Émilie, qui le prend sous son aile et le console.
À la libération, la maman de Françoise le prévient qu’il faut partir. Reconnaissant, il reprend contact avec la famille plusieurs années après la guerre et lui rend visite à de nombreuses reprises.

La vie quotidienne, entre interdictions et débrouillardise

Pendant 4 ans et demi, les Alsaciens ont dû vivre dans une région annexée de fait par les Allemands. Les conséquences sur la vie quotidienne sont nombreuses. Albert Marchand, qui était à l’école primaire, se souvient que les élèves du village n’avaient école que 3 demi-journées par semaine. « Le matin, c’était pour les grands, l’après-midi pour les petits. » « On n’avait pas le droit de parler l’alsacien ni le français, uniquement l’allemand. » Et ce, même pendant les récréations à l’école. Malgré tout, l’alsacien est la langue utilisée à la maison, au quotidien.
Pour se nourrir, les habitants disposaient de cartes d’alimentation. « Mais chacun avait quelques poules, des lapins, etc. », précise François Gerig. « Et on faisait du troc. Des gens de Colmar venaient avec des lampes électriques, par exemple, et en échange ils voulaient du lard et de la farine. »

L’abbé Paul Vuillemin, figure de la résistance dans la vallée

Curé à Zimmerbach pendant la Seconde Guerre mondiale, l’abbé Paul Vuillemin aide de nombreux évadés à s’échapper par les Vosges via la vallée de Munster. Au cours de l’hiver 1944-1945, il recueille des dizaines de jeunes réfractaires alsaciens à l’incorporation de force, de résistants et de déserteurs de la Wehrmacht et les cache dans le sous-sol du presbytère (actuelle mairie). Chef de la Résistance dans la vallée de Munster, il est arrêté par les Allemands le 30 janvier 1945, est fait prisonnier à Rouffach puis en Allemagne, mais revient à Zimmerbach en mai 1945.

A gauche : L’abbé Paul Vuillemin ©Collection Michel Schmitt

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