La peinture rhénane sous le feu des projecteurs au Musée Unterlinden

Le Musée Unterlinden présente du 4 mai au 23 septembre 2024 une exposition dédiée à la peinture du Rhin supérieur aux 15e et 16e siècles. Baptisée “Couleur, gloire et beauté”, elle donne à voir la splendeur des œuvres de cette période.

Le retable de Luemschwiller restauré est dévoilé dans cette exposition.

Des clés de compréhension

Ce sont plus d’une soixantaine d’œuvres qui sont rassemblées, attribuées à des artistes phares comme Martin Schongauer, Albrecht Dürer, ou encore Hans Baldung Grien. À cette période, l’or et les couleurs ont souvent une place de choix dans les œuvres. Voilà pourquoi le titre de l’exposition est un clin d’œil délibéré au fameux soap opera américain et à son « côté kitsch », glisse Camille Broucke, co-commissaire de l’exposition et directrice du Musée Unterlinden.
Cette exposition offre des clés pour mieux comprendre et mieux regarder ces œuvres : quels matériaux et techniques sont utilisés, quelles sont les fonctions de ces peintures et quels sont les acteurs de leur création (commanditaires, artistes, ateliers). La dernière partie invite à parcourir les évolutions picturales dans les différents centres de production, entre la fin du Moyen-Âge et le début de la Renaissance.

Un double parcours

« C’est une exposition exigeante. C’est pourquoi nous avons conçu un double parcours : un parcours classique et un autre accessible aux enfants (de 7 à 12 ans), composé d’outils de médiation pour les inciter à regarder les œuvres », souligne Magali Haas, co-commissaire de l’exposition.

À faire : le dispositif numérique installé sur la tribune de la Chapelle, permettant de zoomer sur les différentes parties du Retable d’Issenheim.

Les collections colmariennes mises en avant

Si l’exposition est enrichie de prêts de musées et édifices religieux, elle est conçue autour des vastes collections du Musée Unterlinden. Certains objets ont été empruntés à d’autres structures de la Ville. En particulier, deux manuscrits sont issus des collections de la Bibliothèque des Dominicains. À l’image des retables de dévotion privée, ces petits livres de prières illustrent la manière dont la pratique religieuse personnelle pouvait se traduire.
Par ailleurs, un panneau du Retable de la Passion du Christ, de Caspar Isenmann est présenté aux visiteurs. « À l’époque médiévale, on ne créait pas d’œuvre sans commande. La commande peut être plus ou moins directive. Par conséquent, le commanditaire peut parfois s’apparenter à un co-créateur », détaille Camille Broucke. C’est le cas de ce retable, commandé pour la Cathédrale Saint-Martin. Le contrat de commande, conservé aux Archives municipales de Colmar, est exposé dans ce parcours.

Panneau du Retable de la Passion du Christ de Caspar Isenmann.

L’aboutissement d’un projet de recherche

Cette exposition résulte d’un projet de recherche mené en partenariat avec l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), débuté en 2019, qui consistait à recenser les peintures germaniques (1370 – 1550) au sein des collections françaises. Le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon et le Musée des Beaux-Arts de Dijon présentent également deux expositions liées à ces recherches. Un catalogue commun a été conçu.

Chiffres clés du projet de recherche
60 déplacements en 4 ans
+ de 500 œuvres recensées

Zoom sur… le retable monumental de Luemschwiller
Au cours de son travail de recensement des peintures germaniques, Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice en chef du patrimoine, s’est rendue dans des églises de village. Dans l’église de Saint-Christophe à Luemschwiller, était conservé un retable depuis le 16e siècle. Ce dernier a été restauré et est exposé à Colmar. « C’est un exemple rare de retable conservé dans son entièreté », souligne Isabelle Dubois-Brinkmann.

Un 8e Martin Schongauer en France ?

L’exposition présente les résultats exceptionnels de l’ambitieux projet de recherche, qui a notamment permis de réattribuer certaines œuvres. C’est le cas de deux panneaux peints faisant partie du retable de Saint-Barthélémy et Sainte-Marie-Madeleine. Présents dans les réserves du Musée Unterlinden, ils ont été réattribués à l’artiste colmarien Martin Schongauer. Il s’agirait de la 8e peinture de Martin Schongauer dans les collections françaises, que l’on connaît surtout pour ses gravures.

Un 7e Albrecht Dürer en France ?

Au cours de leurs recherches, Isabelle Dubois-Brinkmann et sa collègue Aude Briau, chargée d’études et de recherche à l’INHA, ont examiné un tableau de la Crucifixion au musée Jeanne-d’Aboville à La Fère (Picardie). Originellement attribué à Martin Schongauer, il serait en réalité signé Albrecht Dürer, dessinateur, graveur et peintre allemand. « La comparaison avec un dessin conservé au département des arts graphiques au Louvre laisse peu de place au doute », souligne Isabelle Dubois-Brinkmann. Ce serait donc la 7e peinture d’Albrecht Dürer présente dans les collections françaises.

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