Le chanteur Johnny Hallyday, icône de plusieurs générations, affectionnait le rock’n’roll issu des Etats-Unis. Cette influence américaine se retrouve dans ses albums, que vous pourrez découvrir parmi les vinyles du Pôle média-culture Edmond-Gerrer de Colmar.
Jean Philippe Smet, alias Johnny Hallyday, nous a quittés le 5 décembre 2017, laissant sur le carreau des milliers de fans inconsolables.
Depuis la sortie, le 14 mars 1960, de son premier 45-tours “Laisse les filles / T’aimer follement” et avec 51 albums studio à son actif, Johnny Hallyday est sans conteste le chanteur qui a le plus contribué à populariser, en français, le rock’n’roll venu d’outre-Atlantique. Un style dont il était lui-même le plus grand fan.
Malgré des compromis liés aux modes passagères, plusieurs albums présents dans la collection de disques vinyles du Pôle média-culture Edmond-Gerrer de Colmar témoignent de son attachement indéfectible pour le rock’n’roll pur et dur.
Johnny Hallyday à Nashville (1962) & le “Spécial enfants du rock” (1984)
Deux albums révèlent tout particulièrement l’admiration qu’éprouvait le chanteur français pour les rockeurs américains. Johnny Hallyday va enregistrer deux albums à Nashville, Tennessee, véritable fief du rock et de la musique country.
Le premier en 1962, intitulé “Johnny sings America’s rockin’ hits” où il interprète pour la première fois en anglais des reprises de standards américains (“Be bop a lula”, “Blueberry hill”, “Maybellene”, “I got a woman”, etc.) à l’exception faite de “Hold back the sun”, adaptation de “Retiens la nuit”, une chanson écrite par Charles Aznavour et Georges Garvarentz.
Cet album révèle les ambitions internationales du chanteur qui, malheureusement pour lui, resteront vaines.
Le second, enregistré en 1984, est simplement baptisé “Nashville 84”. Il enregistre une série de titres très rock’n’roll, en français cette fois : “Toi tais-toi”, “Mon p’tit loup”, “J’aimerais encore pouvoir souffrir comme ça”, etc.
Mais l’occasion est trop belle pour ne pas profiter de ce nouveau déplacement outre-Atlantique : la face B est constituée de reprises en duo avec des rockeurs américains prestigieux comme Carl Perkins, les Stray Cats ou encore la chanteuse country Emmylou Harris.
“Réimpression” de Johnny Hallyday (1977)
En 1977, la société de production et de distribution musicale Phonogram décide de fêter le centenaire de l’invention de l’enregistrement sonore (1877) en lançant la collection « Réimpressions ». Celle-ci rassemble notamment le panthéon de la chanson française du moment. Comme Jacques Brel, Serge Gainsbourg, Barbara, Nana Mouskouri, Georges Brassens, Serge Lama ou encore Claude Nougaro, Johnny Hallyday présente un disque composé de ses plus grands succès enregistrés de 1961 à 1977. On y trouve entre autres “Retiens la nuit”, “L’idole des jeunes”, “Le pénitencier”, “Noir c’est noir”, “Gabrielle”, “La musique que j’aime” et bien sûr “Rock’n’roll man”, un titre en hommage à Elvis Presley dont il est resté le plus grand fan.
“Hollywood” de Johnny Hallyday (1979)
Cet album enregistré en 1978 à Los Angeles est l’album d’un seul tube, mais quel tube ! “Le bon vieux temps du rock’n’roll” est en réalité une reprise du chanteur américain Bob Seger que Johnny Hallyday parvient parfaitement à s’approprier dans cette adaptation « à la française ». Hymne qu’il ne cessera de scander sur scène jusqu’à la fin de sa carrière.
L’album offre dix titres. Il est important de noter que la plupart d’entre eux restent des adaptations de chansons anglophones : “T’as le bonjour de l’amour” est adaptée de “You Can Get It If You Really Want” de Jimmy Cliff, “Comme Un Voleur” de “You’re Gonna Get What’s Coming” de Robert Palmer et “Tout m’enchaîne” de “Cryin’ Shame” de The Gregg Allman Band.
“Drôle de Métier” de Johnny Hallyday (1984)
Les fans inconditionnels de la première heure s’accordent à dire que la fin des années 1970 et le début des années 1980 ne sont pas forcément les plus glorieuses du rockeur français. Les albums “À partir de maintenant”, “En pièces détachées”, “Pas facile”, “Quelque part un aigle”, “La peur”, “Entre violence et violon” et “Drôle de métier” sorti en 1984 font partie de ces albums oubliés de la star française. Si tous ces disques rencontreront toujours un succès honorable, force est de constater qu’ils sont vraisemblablement produits dans une trop grande précipitation (en moyenne deux albums par an).
Dans cet album, il reproduit la recette hollywoodienne avec une nouvelle reprise du chanteur américain Bob Seger “Mon p’tit loup / Betty Lou is going out tonight”. Le vague à l’âme du chanteur, visiblement fatigué, se perçoit largement à travers le titre “Drôle de métier” ou encore “La tournée”. Sa rencontre avec le compositeur Michel Berger arrivera à point nommé.
“Rock’n’roll attitude” de Johnny Hallyday (1985)
Considéré comme l’album de la consécration de Johnny Hallyday, il est entièrement écrit par Michel Berger. Bien que l’on ne retrouve plus le son authentique de ses débuts inspiré des pionniers du rock, c’est avant tout dans les textes que le compositeur va frapper fort en révélant la profondeur du chanteur. Même s’il sonne davantage comme un album de variété française très « années 80 », il recèle ses plus grands tubes : “Quelque chose de Tennessee”, “Le chanteur abandonné” et bien sûr l’hymne “Rock’n’roll attitude”, qui lui permettront de reprendre pied et s’imposer à nouveau comme l’icône de la chanson rock à la française.
Prêt de vinyles : mode d’emploi
Le Pôle média-culture Edmond-Gerrer de Colmar offre un large de choix de vinyles à emprunter. Plus de 1100 disques attendent les abonnés. Des albums de pop, rock, jazz, blues, soul, chanson française ou musique de film, des années 1950 à aujourd’hui… Cette collection regorge de trésors.
Il est possible d’emprunter jusqu’à 3 disques vinyles à la fois, pour une durée de 3 semaines renouvelable une seule fois. Ils ne sont pas réservables en ligne et doivent être sélectionnés sur place. Une charte d’engagement doit être signée par l’utilisateur.
+ d’infos : bibliotheque.colmar.fr