Le dernier acte de la Seconde Guerre Mondiale sur le territoire français s’est joué dans la région colmarienne.
A l’automne 1944, les Alliés lancent leur offensive en direction de l’Alsace. Tandis que les Américains s’établissent en une ligne Nord-Sud le long des Vosges, la première Armée Française, passant par la trouée de Belfort, libèrent le Sundgau puis la région de Mulhouse. La ville elle-même est libérée le 21 novembre. Parallèlement, des opérations similaires sont menées au Nord et le Général Leclerc libère Strasbourg le 23.
Devant cette avancée, Colmar et les localités voisines croient en une libération imminente. Cependant, des hésitations au sein de l’armée américaine et la décision prise le 29 novembre par le Général de Lattre de suspendre momentanément l’offensive fournissent à l’état-major allemand l’occasion de se réorganiser, de renforcer ses troupes et de riposter.
Début 1945, Colmar est encore sous le joug nazi
Un front de 160 km se crée alors, prenant la forme d’un arc de cercle du Sud de Strasbourg à Mulhouse, en passant par les crêtes vosgiennes. Si certaines communes du vignoble tels que Kientzheim, Kaysersberg, Ammerschwihr et Bennwihr sont libérées fin décembre, c’est encore sous le joug nazi que Colmar entre dans l’année 1945.
L’offensive finale des Alliés débute le 20 janvier. Les âpres combats dits de l’enclave ou de la « Poche » de Colmar sont menés dans des conditions climatiques particulièrement rigoureuses : jusqu’à 25 cm de neige et -20°C. La victoire des Alliés ouvre la route vers Colmar.
Au 1er février, les troupes françaises et américaines ont réussi à réaliser le contournement de la ville. Le soir même, le général Schlesser reçoit l’ordre de rentrer dans la ville et lance l’opération le 2 février à 6h30 du matin.
Le 2 février au soir, Colmar est libérée
Les blindés français pénètrent les premiers dans Colmar. Passant par la rue Stanislas, ils atteignent la place Rapp à 11h30. Quelques Allemands tentent de résister mais sont neutralisés par les chars français et l’infanterie franco-américaine durant l’après-midi. Les Français libèrent le centre-ville pendant que les Américains longent la voie ferrée pour atteindre les quartiers Ouest. Les Allemands battent peu à peu en retraite en direction du Fronholz. Aux environs de 21h, les quartiers Sud sont définitivement occupés par les Américains. A 21h45, la 19e Armée Allemande annonce à la radio la perte de Colmar.
Après la Libération de Colmar, les événements s’enchaînent. Turckheim est libérée le 4 février. Les troupes allemandes se replient toujours plus loin vers le Sud. Dans la nuit du 8 au 9, elles repassent sur la rive droite du Rhin au niveau du pont de Chalampé, qu’elles font exploser derrière elles. La Poche de Colmar est enfin résorbée après deux mois de combats intensifs.
A Colmar, après l’entrée officielle des libérateurs le 8 février, deux prises d’armes ont lieu le 10, en présence du Général de Gaulle, et le 20. Le 26 mars, le Conseil municipal honore les troupes de ses libérateurs en leur autorisant le port des armoiries de la Ville. En 1948, reconnaissant le courage de sa population civile durant la Libération, le gouvernement français cite la Ville de Colmar à l’ordre de l’armée et lui attribue la Croix de guerre avec palmes.
21-23 novembre 1944 | Libérations de Mulhouse et de Strasbourg
20 janvier 1945 | Début des combats de la Poche de Colmar
26-29 janvier 1945 | Batailles de Grussenheim et de Jebsheim
2 février 1945 | Libération de Colmar
9 février 1945 | Repli des troupes allemandes sur la rive droite du Rhin