Avec le décès de Jerry Lee Lewis le 28 octobre 2022, les pionniers du rock’n’roll et du rockabilly des années 1950 ont perdu leur dernier représentant. Celui que l’on surnommait le “Killer” a retrouvé ses comparses du Million dollar quartet : Elvis Presley, Carl Perkins et Johnny Cash. Penchons-nous sur ce genre musical au travers de quelques albums phares. Ces derniers font tous partie de la collection de vinyles du Pôle média-culture Edmond-Gerrer de Colmar.
En guise de bande-son, savourez cette playlist rock’n’roll / rockabilly !
Qu’est-ce que le rockabilly ?
Terme désignant le rock’n’roll des années 1950 propre aux musiciens des États du sud des Etats-Unis incarnés par Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, Buddy Holly ou encore Johnny Cash, pour ne citer que les plus célèbres. La majorité d’entre eux ont enregistré leurs premiers succès dans les célèbres studios Sun records à Memphis, Tennessee. Rockabilly est un mot-valise, né de la contraction des termes « rock » et « hillbilly », un genre musical étant tout aussi influencé par le blues que par la musique country.
“The Sun sessions” d’Elvis Presley
Si effectivement Elvis Presley n’a pas inventé le rock’n’roll, il va véritablement contribuer à le populariser ce 19 juillet 1954, en réinterprétant “That’s all right mama” du bluesman Arthur Crudup. Sa recette : associer le blues à la musique country en y rajoutant une fougue inédite pour l’époque. Entouré de Scotty Moore à la guitare et de Bill Black à la contrebasse, il réitère l’opération en proposant une reprise bien punchy de “Blue moon of Kentucky”, le classique bluegrass de Bill Monroe.
Cet album recèle toutes les pépites de la première période de celui qui deviendra le King : “Mystery train” “Good rocking tonight”, “Milcow blues boogie”, “Baby let’s play house” ou encore “I forgot to remember to forget” n’ont rien perdu de leur superbe. Comme le dit si bien Philippe Manœuvre, ce disque est la pierre de Rosette du rock !
Jerry Lee Lewis et son “Live au Star Club”
Jerry Lee Lewis est sans conteste l’artiste qui fit usage du piano de la manière la plus rock’n’roll qui soit : se tenant debout, pilonnant sauvagement le clavier avec son talon pour au final enjamber l’instrument auquel il mettra parfois le feu. Autant dire qu’il n’a en rien usurpé de ce surnom du “Killer”. Mais celui qui fut le plus sérieux rival d’Elvis Presley en cette fin des années 1950 va rapidement être rattrapé par les excès d’une vie là aussi un peu trop rock’n’roll dont il serait trop long d’énumérer les frasques. Pour en apprendre davantage, il suffit de se plonger dans l’excellente biographie “Hellfire” de Nick Toshes ou dans le biopic “Great balls of fire”, où le pianiste est incarné par Dennis Quaid.
Ce live enregistré au Star Club d’Hambourg en 1964 correspond à un certain comeback de Jerry Lee après une période de démêlés avec la justice qui l’avaient rendu persona non grata notamment en Angleterre. Cet album est le dernier témoignage de la fougue sans pareil du sauvageon de Louisiane martelant son clavier dès les premières notes du titre “Mean woman blues”.
“The Rock’n’roll trio” de Johnny Burnette
Sam Phillips, premier producteur du King, considérait Johnny Burnette trop proche du style “Presley” pour le rajouter à son écurie des studios Sun records, devenus le véritable berceau du rockabilly. C’est donc à New-York (et non à Memphis), en 1957, que sera enregistré un des plus grands disques de rock’n’roll !
Cet unique album comprend des titres emblématiques du rockabilly des années 1950. “The rock’n’roll trio” aura une influence déterminante sur le rock britannique des années 1960. Un certain nombre de titres seront notamment repris par les Beatles (“Lonesome tears in my eyes”), les Yardbirds et Aerosmith (“Train kept a-rollin’”) ou encore par les Stray cats (“Baby blue eyes”), les fers de lance du revival du genre au début des années 1980.
Le revival du rockabilly au début des années 1980 : le premier album des Stray cats (1980)
En pleine euphorie punk, trois musiciens venus de New York vont parvenir à se tailler une place de choix sur la scène londonienne en rallumant la flamme du rock’n’roll des années 1950. Lee Rocker, Brian Setzer et Slim Jim Phantom ne sont pas que des « poseurs » aux cheveux gominés, ce sont surtout des musiciens explosifs qui savent parfaitement insuffler un nouvel élan de nervosité à ce genre musical jusqu’alors réservé aux seuls nostalgiques. Ce premier album recèle leurs plus grands succès : “Rock this town”, “Runaway boys” et leur célèbre ballade “Stray cats strut”. Ils mettent également à l’honneur certains pionniers du genre en alignant plusieurs reprises : “Ubangi stomp” de Warren Smith, “Jeannie Jeannie” d’Eddie Cochran et “Double talkin’ baby” de Gene Vincent.
Toujours en activité, le groupe a fait son grand comeback en 2019 avec un nouvel album, « 40 ». En tournée la même année, ils étaient présents sur la grande scène du festival des Eurockéennes.
En ce début des années 1980, le succès grand public rencontré par les Stray Cats va permettre l’émergence d’une nouvelle scène totalement dévouée au revival du rockabilly des années 1950. Deux témoins de cette nouvelle vague sont présents au sein de la collection du Pôle média-culture : les Ecossais The Shakin’ Pyramids avec “Skin’em up” (1981) et les Belges The Wild Ones avec “Still untamed” (1988).
Prêt de vinyles : mode d’emploi
Le Pôle média-culture Edmond-Gerrer de Colmar offre un large de choix de vinyles à emprunter. Plus de 1100 disques attendent les abonnés. Des albums de pop, rock, jazz, blues, soul, chanson française ou musique de film, des années 1950 à aujourd’hui… Cette collection regorge de trésors.
Il est possible d’emprunter jusqu’à 3 disques vinyles à la fois, pour une durée de 3 semaines renouvelable une seule fois. Ils ne sont pas réservables en ligne et doivent être sélectionnés sur place. Une charte d’engagement doit être signée par l’utilisateur.
+ d’infos : bibliotheque.colmar.fr